Préambule
Hier matin, j’avais encore le Quiquillon dans mon champ de vision en ouvrant les volets de la chambre. La rédaction de ce petit compte rendu me donne un peu l’illusion de prolonger le séjour :,( .
Orpierre est une très belle destination pour ceux qui souhaitent découvrir l’escalade en falaise. On y trouve tous les profils, de la dalle au gros dévers, toutes les cotations du 4 au 8 et toutes les longueurs, de la « couenne » de 15 m à la voie de 150 m. De plus les points de protection sont souvent très rapprochés ce qui permet à tous les grimpeurs, même les moins téméraires, de progresser sereinement en tête. Je regrette par contre que les prises utiles d’un grand nombre de voies (principalement les couennes) soient marquées d’un trait blanc, comme si l’usure et la magnésie incrustée dans le rocher ne suffisaient pas à la lecture de l’itinéraire. On n’est pas loin d’une SAE à ciel ouvert x-( .
Notre séjour
Nous étions 10 à avoir choisi d’user nos doigts et nos chaussons sur un caillou que l’on voulait toujours plus raide ou plus lisse. Quel est cet instinct primitif qui pousse l’homo grimpus à vouloir se frotter à des parois rocheuses ? Heureusement, le gite de l’Allégrance, qui nous servait de camp de base, nous permettait également de recharger nos batteries avant chaque assaut. L’homo grimpus moderne a tout de même besoin d’un minimum de confort. De plus nous avons été très bien accueillis et choyés par nos hôtes. Ils nous ont préparés d’excellents et copieux dîners. Le vin était quasiment à volonté. Un petit plus qui fut apprécié par certains :●) .
Compte tenu de la canicule annoncée et de l’exposition des parois (plutôt sud et sud-est), nous nous sommes mis d’accord sur programme suivant :
- réveil à 7h ;
- départ falaise vers 8h-8h30 ;
- grimpe jusqu’à 12h-13h puis retour au gite pour le déjeuner et la sieste ;
- reprise de 17h jusqu’à 20h.
La chaleur nocturne, la proximité de l’église qui avait la désagréable manie de sonner 2 fois toutes les heures et le groupe de musiciens invités pour la soirée par le bar voisin (il parait qu’ils ne font ça que 2 fois par an), ont un peu freiné nos ardeurs le dimanche matin.
Après un grand bol de café pour nous réveiller + quelques cigarettes pour Cécile, nous sommes partis en direction du secteur « Belleric » (avec le Château, un des plus anciens secteurs équipés) pour une première prise de contact.
Nous nous sommes fait démasquer par le soleil après seulement 2 ou 3 longueurs. Il a du tout de même nous cuire jusqu’à 13h pour nous décrocher du rocher B-) . Nous n’avons pas souvent l’occasion de tâter du caillou dans la région parisienne, il faut en profiter. Seule Dominique a très vite jeté l’éponge victime d’une infection. Un traitement adapté l’a rapidement remise sur pied et en milieu de semaine elle faisait le lézard comme le reste du groupe.
Les après-midis nous avons souvent usé nos chaussons au « Chateau ». Secteur qui passait à l’ombre vers 16h30 et qui avait l’avantage d’être à moins de 10 min de notre repaire. Le problème est que tout le monde semblait avoir la même idée.
Lundi matin nous avons pris la direction des « Blaches ». Il s’agit d’un secteur situé à l’extrémité Est de la falaise offrant principalement des voies en dalles entre 4 et 6b. Son orientation Sud nous a permis de profiter de la douce chaleur du soleil dès la marche d’approche ! Heureusement son équipement récent garantit une grimpe sur un rocher peu ou pas patiné. Ce fut l’occasion pour tout le monde de grimper en tête. L’après midi nous sommes retournés comme tout le monde au « Château » 😀 .
L’objectif de mardi matin était de tester les 7 péchés capitaux du secteur « Cascade ». Ne fantasmez pas trop, il ne s’agit que de petites voies en dalle entre 5a et 6a.
Le problème est qu’elles sont souvent inscrites au planning de l’UCPA. Après 1 ou 2 longueurs d’échauffement, un troupeau de jeunes grimpeurs nous a envahis :-/ . Du coup, l’après midi, nous sommes allés nous isoler en face sud-est du Quiquillon. Au menu il y avait : dalles fines, murs verticaux et superbe vue sur la vallée.
C’est un secteur qui offre quelques voies de plusieurs longueurs. Il faut par conséquent être un peu plus vigilant aux chutes de pierre et éviter de grimper au-dessous de cordées qui évolueraient quelques dizaines de mètres plus haut.
Mercredi matin retour à « Belleric » pour réviser les manips de cordes (relais + rappels) sur des voies de plusieurs longueurs. Nous avions constitué 2 cordées de 3 grimpeurs. Christiane emmenait Jean et Michel dans son sillage tandis que Vincent avait la charge de hisser Giovanni et moi même au sommet de la paroi.
Nous n’avions pas terminé notre première longueur qu’un troupeau de la bergerie UCPA est venu paître au pied des voies. Décidément ils sont partout X-( .
Le programme de jeudi : les dalles de « l’éternel féminin » puis la face sud-est du Quiquillon où nous nous sommes fait chasser par quelques averses.
Encore une tempête de ciel bleu pour le dernier jour d’escalade. Depuis son arrivée, Eric avait très envie de partir dans une voie de plusieurs longueurs. Il n’a pas eu besoin de beaucoup d’arguments pour convaincre Giovanni de le suivre dans la voie de la grotte. Le reste du groupe quant à lui s’est contenté de travailler la technique dans les premières longueurs de la face Sud-Est du Quiquillon.
L’après midi a été marquée par l’accident, heureusement sans gravité, de Michel. Il a été heurté à la tête par une pluie de cailloux alors qu’il lassait ses chaussons. Accident qui nous rappelle que les chutes de pierres ne se produisent pas seulement en montagne ou dans les grandes voies. Le premier réflexe en arrivant au pied d’une paroi devrait être de se protéger la tête. Christiane et Jean ont assimilé cette règle depuis longtemps.
Malgré cet incident, tout le monde semble satisfait de son séjour à Orpierre et attend avec impatience la prochaine sortie de son club préféré.